Zone d’intervention
Soucieux d ‘assurer l ‘efficacité de son action, ASEL a choisi de cibler ses interventions dans une région particulièrement déshéritée du Liban : la Békaa Nord.
Ce choix s’appuie sur les conclusions d ‘études menées récemment, notamment par le Programme des Nations Unies pour le Développement, mais aussi sur un réseau de relations personnelles tissé par les fondateurs d’ASEL.
La Békaa est une région rurale où cohabitent toutes les communautés qui vivent au Liban : Chrétiens maronites, grecs catholiques, orthodoxes, musulmans chiites, sunnites et druzes. La partie nord contraste avec le reste du pays par son climat semi-désertique et rude : située à 1000 m d’altitude en moyenne, les étés y sont très chauds et les hivers rigoureux.
Cette région défavorisée située à l’est du Liban était connue pour ses cultures illicites (cannabis et pavot) qui y proliféraient pendant la guerre civile. Celles-ci ont permis à une minorité de s’enrichir mais ont surtout plongé nombre de petits agriculteurs dans un statut de dépendance vis-à-vis de ces filières illégales de commercialisation, aujourd’hui démantelées.
Près de 30 ans après la fin de la guerre civile, la région demeure l’une des plus défavorisées du Liban. Plusieurs programmes de développement financés par l ‘aide internationale y ont été déployés, notamment par la promotion de cultures de substitution. Mais ces actions rencontrent un succès mitigé par manque de suivi et d’appropriation par les populations, et les besoins restent considérables.
La ville la plus important et la plus attractive du nord de la région est la ville de Baalbek. Avec 64.000 habitants, de majorité chiite, elle est l’un des fiefs du Hezbollah. Un monumental site de ruines romaines attire tous les ans des milliers de visiteurs. Un potentiel économique qui reste encore largement sous-exploité.
Les familles aidées par ASEL vivent souvent de la culture du tabac ou des vignes. Leurs revenus, et donc la capacité à payer les factures scolaires, dépendent directement des récoltes. Le niveau de vie étant plus bas que celui des familles résidant à Beyrouth, les frais de scolarité représentent au minimum 15 à 20% des dépense familiales. Et encore davantage, pour les familles nombreuses, ce qui est souvent le cas.
Selon la loi amendée en 1998, l’école est obligatoire jusqu’à 12 ans. Mais le travail des enfants est une réalité au Liban. Le 3ème rapport (1998-2003) sur la situation des enfants au Liban élaboré par le Ministères des Affaires Sociales et le Haut Conseil pour l’Enfance note que 13 ,1% des enfants libanais entre 10 et 18 ans travaillent.
Dans la Békaa, plus de 50% des familles sont dans l ‘incapacité de payer la totalité des frais de scolarité. Pour assurer un revenu à leurs enseignants et un enseignement de qualité, les établissements scolaires cherchent alors à attirer les enfants des fonctionnaires et de salariés qui bénéficient d’une allocation pour la scolarisation de leurs enfants, soit une rentrée d’argent assurée pour ces écoles. Mais cela reste une minorité, la plupart des emplois relevant d’un statut d’indépendant, ou du secteur informel (travail journalier ou à la tâche).
[MLGM]