Manuella rêve d’université
- on décembre 17, 2017
A 12 ans, cette jolie libanaise aux grands yeux noirs en amande prononce son prénom avec un accent italien impeccable. « Papa aime les prénoms en « ella » explique-t-elle. Elles sont quatre sœurs à la maison. Quatre filles avec des prénoms aux sonorités sensuelles : Mariella (13 ans), Manuella, Daniella (9 ans) et Yara (1 an).
Manuella est en classe de 5ème. Avec un port de tête digne de petits rats d’opéra, elle assure aimer l’école. « J’aime apprendre ». Une préférence ? « Oui, les mathématiques, mais aussi les langues », avec une mention spéciale pour le français, qu’elle maîtrise bien pour son âge. Après l’école ? Elle n’y pense pas encore, mais elle aimerait aller à l’université. Pourtant difficile d’envisager de longues études quand seul son père travaille en tant que mécanicien dans une des régions les plus pauvres du Liban. Elle sait que l’association Asel lui finance une partie de sa scolarité. Une aide très appréciée par toute la famille, explique-t-elle, « surtout que nous sommes six à la maison ».
Tous les soirs, en rentrant de l’école Nationale Maronite de Baalbek et après avoir fait ses devoirs, elle va marcher avec sa sœur aînée et des amies. « J’aime l’idée d’être une fille sportive. Et puis, c’est bon pour ma santé et pour me protéger ». Pourtant, elle avoue dans la même veine ne pas aimer le sport à l’école. Pourquoi cette contradiction ? Pas le temps de répondre à la question. Le bus qui la ramène chez elle à Chlifa commence à s’impatienter. Vêtue du survêtement aux couleurs de l’école, elle s’excuse poliment et part à petites foulées rejoindre ses camarades.