Malek tend ses bras et embrasse sur les joues de manière insistante. Bises et accolades sont de mises pour chaque personne qui vient lui rendre visite. Depuis la terrasse de sa petite maison de Kaa, la vue sur l’Anti-Liban, chaîne montagneuse qui sépare le Liban de la Syrie, est imprenable. En premier plan, au pied de la maison, des ruines d’anciennes habitations à la pierre jaunâtre intriguent l’assemblée. Alors que le soleil est de plus en plus fort sur ce village du nord de la Bekaa, le vent souffle sur la terrasse.

Malek est heureux. Son petit minois arbore un large sourire. Ses grands yeux noirs en amande sont ornés d’immenses cils qui feraient pâlir n’importe quelle demoiselle. Pendant les vacances, il joue avec ses cousins, Rony et Hicham, qui n’habitent pas très loin. « Ils ont une bicyclette », explique-t-il du haut de ces 5 ans.

Le père de Malek, Youssef, n’a pas les moyens de lui offrir un vélo. Chauffeur du bus de l’école, il ne travaille que durant l’année scolaire. En outre, les problèmes avec son van se multiplient. « Il tombe souvent en panne et les frais de réparation absorbent nos recettes », déplore Layal, la mère de Malek, pendant que Youssef est au champ. L’été, il travaille dans les vergers et récolte les fruits de saison sous un soleil de plomb. Layal, elle, n’a pas d’emploi, elle s’occupe de Perla, leur bébé de 16 mois.

« A l’école, Malek est un enfant sage et intelligent », explique sœur Danielle. A la rentrée 2009, il passera en classe de CP. Aimant apprendre et jouer avec ses amis, Malek attend cette nouvelle année avec impatience.