Hiam, à la recherche de la perfection
- on décembre 28, 2017
Son maquillage est impeccable. Ses ongles sont vernis et ses cheveux bien disciplinés. Son rire est franc, son sourire séduisant et ses yeux débordent de charme. A 27 ans, cette belle brune enseigne depuis cinq ans le français, les mathématiques et les « activités françaises » pour les deux classes de grande section maternelle de l’école Notre-Dame de la Tour de Deir el-Ahmar.
En parallèle, elle suit des études de psychologie de l’enseignement à l’Université Libanaise de Zahlé. « Je cherche la perfection. Parfois, je ne sais pas comment me comporter avec certains enfants. Je suis parfois obligé de crier pour me faire entendre. Mais je comprends ces enfants, ils sont privés de tout ici », explique-t-elle, le regard compatissant.
Elle-même a vécu toute son enfance à Btedaï, un village voisin, avec ses neuf frères et sœurs. Cette fille de militaire raconte qu’avec « la guerre civile et la pauvreté, accéder à la culture était très difficile. Beyrouth est à deux heures de voiture. Et en hiver, la route est bloquée en raison de la neige ».
C’est pour cette raison qu’elle a décidé de se tourner vers l’enseignement : pour apprendre et donner le goût de l’apprentissage. Mais les difficultés s’accumulent : « moins de 1% des parents parlent français avec leurs enfants. En plus je n’ai que trois heures par jour pour toutes les matières quand le professeur d’arabe a le même nombre de période ». A la fin de l’année, Hiam va se marier et s’envoler pour la France. « Nous allons vraiment la regretter », déclare sœur Sophie, présente dans la pièce. Les joues d’Hiam rosissent alors qu’un sourire timide apparaît sur son visage.