Oussama, l’isolé
- on décembre 17, 2017
Pour arriver chez Oussama, il faut franchir la douane libanaise. Oussama n’habite pas en Syrie. Mais entre les deux postes de frontières. Le paysage est désertique. Très peu d’habitations sont présentes. Dans la cour de la maison, un chien aboie. Son père accueille les invités avec un large sourire, mais le regard absent. Dans la pièce principale de la petite maison, de nombreuses mouches chatouillent les yeux d’Oussama (7 ans) et de sa petite sœur Joëlle (5 ans). La pièce est vide. Seuls quelques fauteuils permettent de s’installer. Un ventilateur tourne dans un coin, non loin d’une perdrix qui pique sa cage. Pourquoi un oiseau dans le salon ? Pour divertir les enfants. Pas de devoirs de vacances, ni de voisins avec qui jouer. Seule une télévision leur permet de s’échapper un peu.
L’école ? Oussama aime y aller. Tout comme sa petite sœur Joëlle qui peut alors jouer avec ses camarades. Là-bas, ils apprennent, ont des amis, socialisent tout simplement. Pour s’y rendre, ils prennent le bus. Oussama n’est pas un mauvais élève. Sa moyenne annuelle est de 12, il est donc autorisé à passer en CE2. Après la classe, il explique qu’il va étudier chez Rita, la sœur de Faten. « Personne ne peut l’aider chez lui », précise Sœur Danielle, la directrice de l’école.
Son père aveugle n’a pas d’emploi. Sa mère, elle, s’occupe essentiellement de la maison et des poulets qui courent dans le jardin. Quant à la vache qu’ils possèdent, c’est le frère de son père qui en prend soin. Dehors, une motocyclette pétarade. Un ami leur apporte des tomates fraîchement ramassées. La famille vit essentiellement de la solidarité de la famille et des amis. Oussama ne sait pas ce qu’il veut faire plus tard. Mais loin de tout, il sait que rien ne sera simple.